L’exposition RÉ/PARER invite à envisager les potentiels de la réparation textile dans une perspective contemporaine, tout en donnant une large place à ses origines et à son histoire.
Selon l’ouvrage réparé, l’objectif visé ou la technique employée, le terme réparation laisse place une large gamme lexicale : reprisage, ravaudage, raccommodage, rapiéçage, rapiècetage, stoppage, rapetassage, rabibochage,… Ces derniers précisent le geste de réparation. Parfois même, ils nous informent sur l’outil habituellement convoqué, et nous laissent imaginer le résultat visé.
Réparer un textile est communément synonyme de repriser. La reprise, c’est plus précisément l’action de reprendre quelque chose, de s’en emparer à nouveau, parfois après une interruption. C’est aussi le fait, pour un végétal, de croître de nouveau après une transplantation.
C’est avant tout, et en ce qui nous concerne, la réparation d’une étoffe déchirée, abîmée, affaiblie, peut-être tachée. Si l’on s’en tient au dictionnaire Larousse, la reprise s’opère en reconstituant à l’aiguille des fils de trame et des fils de chaîne – et c’est ainsi que s’opère le point de toile. Nous avons cependant cherché à ouvrir, et à embrasser l’ensemble des techniques permettant de réparer une étoffe, tricotée ou tissée, pour multiplier les points d’entrée dans le sujet.
Si repriser peut être un geste opéré avec l’intention de remettre en état un vêtement, et de s’approcher de son état originel, il peut aussi être un geste d’affirmation de soi, d’une posture, d’un univers propre, de convictions politiques, écologistes, féministes, et peut décider en outre de ne pas reproduire à l’identique. Nous avons souhaité accueillir et faire connaître ces deux directions, à notre échelle.
La réparation constitue également, en creux, un temps pour définir et interroger le type de rapport que l’on entretient avec nos objets-textiles.
L’exposition RÉ/PARER a eu lieu du 8/11/22 au 26/11/22.
Elle a été conçue par la Textilerie et Sarah Gissinger, scénographiée par Valentin Garcia, avec le soutien du Syctom et de la mairie de Paris.